COMMENT NE PLUS S’IDENTIFIER A L’EGO ET A L'IGNORANCE SOURCE DE SOUFFRANCE


PASSEPORT POUR LA NOUVELLE ERE

Suite 12

CHAPITRE XI :

COMMENT NE PLUS S’IDENTIFIER A L’EGO 

En acceptant de m’identifier à l’ego. Car si « j’accepte » de m’identifier à l’ego, c’est que j’ai conscience de ne pas être l’ego et que j’en joue le rôle. Donc j’ai compris. Et il n’y a rien de plus à faire, car de toute façon, concrètement, on s’identifie toujours à l’ego, c’est-à-dire que c’est toujours au niveau de l’ego qu’on souffre, qu’on rencontre, qu’on gère la relation. Car l’ego est la « membrane » (comme pour une cellule) de ce que nous sommes, celle qui est en contact avec le reste du monde pour laisser entrer et sortir ce qu’on accepte ou refuse. Cette membrane, cette peau qui entoure notre corps, est le lieu de toutes les sensibilités, dans la relation au monde. On s’identifie toujours à la périphérie de l’individu, là où il se distingue des autres. Le lieu du conflit et de la résistance. Cette membrane renferme tout l’acquis, tout le vécu, tout le passé sous forme organique et mentale. Il n’y a pas d’autre façon d’être que d’être un ego, même si en fait on n'est pas l'ego. Vouloir être sans ego est un leurre, une forme d’orgueil, inutile au demeurant. On peut avoir l’impression de ne pas avoir d’ego, sans désir ni peur, sans réaction, mais même un légume est bien plus actif et utile que cela

Le sage vit son ego pleinement, dans le présent au maximum, il joue le rôle qu’il s’est donné et fait tout pour aller au bout de ce destin le plus vite et le plus pleinement possible. Pour cela il va constamment être à l’écoute de son univers, décider et réagir immédiatement aux sollicitations de cet univers qu’il sait qu’il crée pour progresser vers le Tout. Mais on ne progresse vers le Tout qu’en étant quelque chose, en allant de l’avant, en créant, en aidant son univers à souffrir moins. Et quand cet ego a tellement rempli son rôle qu’il est usé et dépassé par les besoins qui sont passés à un stade supérieur, on en change radicalement, sans y être pour rien, en faisant confiance que c’est le moment de « mourir » et que c’est pour un mieux.

Le Soi joue toujours à l’ego. Il ne peut faire autrement. Mais en même temps il en est l'observateur, il sait qu'il en est le créateur. C’est le meilleur moyen d’être le Soi. Car JE n’aura jamais le sentiment d’être tous les egos qui constituent la pyramide de l'Etre. Il ne s’identifie qu’à un à la fois. En solidarité avec tous les autres. Pas en concurrence. Mais partout, tout le temps, le Soi universel ne se vit que sous la forme d'un ego unique et délimité à une personnalité précise.

Là est l’essentiel de la différence entre éveil et sommeil spirituel : dans le sommeil spirituel, l'ignorance, on s’identifie à l’ego en opposition à tous les autres, en concurrence avec tous les autres, et donc dans l’attachement au pouvoir et à toutes les prérogatives de la « matière » et du corps, avoir toujours plus, mais cherchant prioritairement à ce que rien ne bouge, à ce que tout confirme en permanence le passé qu’on s’approprie, à toujours avoir raison et juger, rejeter, tout ce qui remet en cause l’ego.

Dans l'éveil, on joue l'ego au profit, eu bénéfice, au service du Tout, au service de ce qu'on est vraiment même si on ne vit jamais ce sentiment d'être tout. Tout est dans l’intention : l’intention est-elle de considérer tous les autres comme des parties de soi au même titre que sa propre personne, ni plus ni moins, pour tirer l’ensemble vers la paix et l’unité, ou l’intention est-elle au contraire d’empêcher les autres de s’épanouir pour rester à coup sûr le sommet d’une pyramide figée ?

Tout cela c’est de l’Ontologie bien sûr, et on trouve tout cela dans le module V, mais bien plus encore dans le XII (spiritualité).

Dans un article précédent, on a indiqué que le meilleur moyen d’être le Soi et non l’ego c’est de considérer l’ego comme notre enfant, et de se positionner en parent. Un parent ne va pas priver son enfant des nourritures dont il a besoin pour s’épanouir. Mais il ne va pas non plus le laisser faire n’importe quoi. Il ne va pas lui demander des remerciements, il s’attend simplement à ce que les inspirations qu’il lui donne le conduise de joie en joie.

Mon ego est un précieux outil. Mais un outil précieux n’est pas fait pour rester dans son étui pour éviter de l’user. Il est fait pour servir. Et lorsqu’il a suffisamment servi et permis d’atteindre des objectifs, il est remplacé. Si on s’en plaint, c’est que l’œuvre à accomplir (chacun a une mission) n’est pas la priorité. On préfère souvent donner la priorité à la conservation et à la confirmation de l'ego. On joue donc le jeu de la division et non celui de l’unité transformatrice.

Mais celui qui se considère comme le parent, le guide, l'observateur de son ego au travers duquel il vit, se considère également responsable des autres dans son environnement. Il « aime son prochain comme lui-même ». Parce qu’il est toujours une partie de soi. Pas besoin de faire un dessin. Tout le monde sait ce que cela veut dire, même si tout le monde feint de l'ignorer.