COMMENT VIVRE EN SACHANT QUE LE BUT NE PEUT ETRE ATTEINT ?


PASSEPORT POUR LA NOUVELLE ERE

 

 

Suite 7

CHAPITRE VI :

COMMENT VIVRE EN SACHANT QUE LE BUT NE PEUT ETRE ATTEINT ?

 

Tous les buts définis et délimités peuvent être atteints et doivent l’être, à partir du moment où ils sont formulés sous forme de désir, et plus qu’un désir : une décision. Ils doivent être réalisés, c’est-à-dire être vécus consciemment quelque part par quelqu’un. C'est d'ailleurs pour cela qu'il faut être très vigilant sur les désirs qu'on formule. Il ne s'agit pas de faire n'importe quoi.

 

Dire que le But absolu ne peut être atteint ne signifie nullement que tout but est inatteignable, pas du tout. Au contraire. Puisque ce qui constitue le Tout, le Grand But, est une multitude de petits buts définis (tout comme chaque nombre constituant l’infini est, lui, bien délimité et nécessaire tel qu'il est. Il a une existence certaine), alors tout petit but intermédiaire, personnel, a vocation à être effectivement réalisé. Sinon il n'y aurait aucune progression possible vers le Grand But.

 

Chacun de nous est d'ailleurs déjà un ensemble de buts individuels, rassemblés au sein d’une mission de vie personnelle. Tout cela est défini, délimité, atteignable. Il n’y a aucun but délimité non atteignable, justement parce qu’il est limité. Seul l’illimité est inatteignable, bien entendu.

 

Si vous avez compris cela, vous avez tout compris. L'infini est inatteignable, il ne peut rien y avoir d'infini. Il ne faut pas confondre infini et illimité. L'espace, le temps, l'amour, la conscience, tout cela est ILLIMITé. Mais en aucun cas on ne peut dire que cela est INFINI. L'infini est toujours un BUT, jamais une réalité effective, et en fait c'est à cause de cela qu'il n'y a pas néant.

 

Chacun, personnellement, est comptable de ses objectifs personnels et des moyens qu’il se donne pour les réaliser, ainsi que de leur accomplissement final. C’est un devoir que de réaliser ce que l’on désire au plus profond de soi. Les « désirs de cœur », qui ne sont pas les « désirs d’ego » mais peuvent utiliser ces derniers.

 

Car bien souvent, ce sont nos névroses personnelles qui nous poussent à aller vers notre réalisation. Ou simplement des vieilles mémoires qui nous poussent dans telle ou telle direction. Ce ne sont pas des désirs du « coeur ».

 

Sans ces besoins psychologiques, le Grand Besoin de l’accomplissement de notre existence ne saurait être poursuivi, parce qu’on n’est pas toujours capable de l’assumer, de le reconnaître, de le décider.

 

Il faut donc bien souvent passer par des leurres psychologiques. De même que lorsque je vais chez le boulanger en croyant que je vais y acheter des croissants, le but réel inconscient est peut-être de rencontrer telle personne dans le but de vivre telle relation. Et si je savais consciemment que j’ai cela à faire, certainement je n’irais pas chez le boulanger, ou bien j’irais en faisant tout pour que rien ne se passe. Involontairement.

 

On n’est jamais conscient des vrais buts, encore moins du But absolu. Heureusement. Mais on peut en être averti, le savoir mentalement, ce qui ne veut pas dire que ce soit un désir conscient. Personne n’a le néant pour désir. Personne n’a le néant pour but conscient. Mais tout le monde va dans cette direction car c’est dans cette direction que se trouve une unité croissante, et chacun consciemment fait tout pour atteindre une unité croissante, qu’il vit au quotidien comme un amour plus grand à vivre.

 

Le but est la seule source d'énergie possible. Il n'y a jamais d'énergie qui vienne des mémoires ou du passé, donc de la « matière ». Par contre, si nous nous levons le matin c'est parce qu'un but nous y pousse. Quand on n'a pas de but, on déprime.

 

Dès que je sais que l’Absolu est le but de toute chose et de moi-même, je peux m’empresser de l’oublier, cela n’a pas d’importance, et si cela m’aide parce que j’ai encore peur, autant ne pas s’embêter avec cela.

 

Cela ne change pas grand-chose, l’essentiel étant de savoir que l’explication existe, qu’on y a accès, qu’on l’a intégrée même inconsciemment, et qu’elle justifie tous ces aspects de l’incarnation que, souvent, je fuis et refuse justement parce que j’ignore que tout cela a un sens.

 

Le SENS de sa vie, c'est son BUT. Là où on va. La direction. Si ma vie n'a pas de sens c'est parce que je n'ai pas encore trouvé mon but.

 

Une fois que j’ai compris, je peux faire confiance, je n’ai plus aucune raison de me dire que le But est néant, ou que l’Absolu est inaccessible. Je sais pertinemment qu'il n'y a pas de hasard et que tout ce qui se crée va dans la bonne direction, donc je peux me réjouir de tout ce qui s'est produit jusqu'à présent.

 

Il y a bien assez de buts accessibles à poursuivre, il est vain, et même néfaste, de s'encombrer l'esprit avec un but qui ne constitue aucune motivation, qui fonctionne de toute façon comme source d'énergie unique, et qui de toute façon est inaccessible. Une fois qu'on a compris, on oublie. On se contente de la confiance en l'avenir, c'est considérable. Cela permet de tout vivre avec joie.

 

Et c’est en vivant au quotidien la réalisation de ce qui m’épanouit et aide les autres à s’épanouir que je progresse vers un but que j’ai tout intérêt à oublier. Un fois compris, la confiance est là, on appelle cela la Foi, et la foi aide à vivre. Elle permet de s’incarner joyeusement, d’aimer joyeusement, et pas d’avoir peur ou se demander si l’univers ne serait pas par hasard méchant ou contre moi.

 

L’ego peut bien souvent avoir ce sentiment, mais savoir qu’on n’est pas l’ego et que ce qu’on est est infiniment plus grand et infiniment plus confortable pour ne pas dire merveilleux, permet de ne pas attacher trop d’importance à ces peurs et d’aborder la vie avec confiance et dans une expectative heureuse. Quoi que vive mon ego, ce sera bon. Si c’est quelque peu douloureux, tant pis, à moi de savoir relativiser en faisant confiance au fait que c’est utile à la croissance de l’amour. Mais plus j’accepterai d’avance toutes les tribulations possibles, moins j’aurai peur, moins j’aurai besoin d’expérimenter ces « épreuves », et le vrai Soi en fait, est là pour épargner cet ego, lui éviter la souffrance, l’aider dans son épanouissement vers une félicité maximum. On n’y arrive pas toujours mais on est là pour cela.

 

Le But final ne nous regarde pas et ne regarde pas l’ego, c’est grâce à son inaccessibilité infinie que nos petits buts personnels sont importants et doivent être vécus. Merci encore le Néant.

 

 

Le module V donne les clefs pour trouver son but et le réaliser.