COMMENT VIVRE EN SACHANT QUE TOUT A VOCATION A ETRE NEANT ?


PASSEPORT POUR LA NOUVELLE ERE

 

Suite 6

 

 

 

 

CHAPITRE V :

COMMENT VIVRE EN SACHANT QUE TOUT A VOCATION A ETRE NEANT ?

 

La peur de l'illusion, la peur de la solitude, la peur de l'infinité, la peur du changement, tout cela en fait se résume dans la peur du NEANT, et c'est pourquoi ce mot est tellement fui et décrié. Personne ne veut entendre parler du néant, et sans doute lorsque vous lisez cette question, vous vous en détournez avec dédain : « le néant n'existe pas, ce sont des bêtises, je préfère « Dieu », je préfère la matière ». Evidemment c'est un réflexe normal, mais c'est une des raisons principales pour lesquelles la Connaissance est restée cachée à l'homme si longtemps.

 

En fait c'est LA question essentielle, celle qui permet de tout comprendre, et c'est à la suite de douze années de méditation sur le néant (et il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent avec le néant) que la compréhension de la cause de l'Etre et de l'existence a pu être découverte.

 

Cette peur du néant est irrationnelle : le néant n’est jamais une réalité, et rien ne sombre jamais dans le néant. On ne peut pas avoir conscience du néant. Nous sommes le pôle conscience de la réalité, tandis que le pôle infini (« néant », on vous le démontre aisément dans nos cours) ne nous concerne pas. Il est seulement notre raison d’être, ce qui est beaucoup, mais qui ne nous menace aucunement au contraire. C’est grâce à sa nécessité que nous sommes, et que nous sommes éternels. Vive le néant. Après « vive l'illusion » et « vive la solitude », voici « vive le néant » ! En fait tout ce que le mental refuse le plus (peur) est précisément ce dont il a le plus besoin pour résoudre ses problèmes, et en particulier la question des origines. C'est pour échapper à cette connaissance de ce qu’il est vraiment, d’où il vient et où il va, qu'il préfère tourner en rond dans le matérialisme scientifique et philosophique.

 

Mais il n'y a rien à craindre de tout cela, au contraire. On ira toujours vers ce qu’on ne peut pas atteindre, c’est notre assurance-vie, notre assurance-conscience, notre assurance-amour, car s’unir au tout n'est jamais terminé, et est remplacé par un amour de plus en plus grand.

 

Tout a vocation à aller vers ce qu’il ne peut pas atteindre, en tout cas dans le cas de l’Absolu, la Relativité étant indispensable à ce Dernier.

 

On peut parfaitement profiter de toutes les « réalités » apparentes du monde parce qu’on sait que toutes, en fait, sont éternellement renouvelées. Le fait qu’elles disparaissent d’un monde ne leur enlève rien. Ce qui les caractérise en tant que niveau vibratoire, en tant que portion d’infini, en tant que type de relation, est toujours éternel. Bien que la forme change périodiquement ou en continu.

 

Tous les niveaux de réalité existent toujours, et on s’attache à l’un ou à l’autre, à telle ou telle portion d’infini, et on a peur que cela disparaisse, telle personne ou tel objet ou telle situation, mais en fait il n’y a rien à craindre. De toute façon la forme changera, si on ne voit que la forme on pleurera.

 

En fait, ce qu’on aime chez une personne par exemple, ce n’est pas la forme, l’emballage. Cette forme, cet emballage, c’est ce qui permet la relation, l’attraction, c’est ce qui sépare, c’est ce qui rend assimilable, tout comme un fruit n’est que l’emballage des vitamines et autres nutriments qu’on va, seuls, assimiler. L’emballage tôt ou tard se désagrégera pour en constituer un autre.

 

Non. Ce qu’on aime, c’est ce qui nous est commun, ce que la conscience place « à l’extérieur » par peur de l’Absolu. L’emballage permet en fait d’éviter la fusion, l’unité, l’infinité, tout en permettant la recherche de cette fusion. C’est tout le paradoxe de l’existence qui nous déchire tous à un moment ou un autre. A cause des corps, l’amour ne parvient jamais à être totale fusion. 

 

A travers ce paradoxe, c’est la relation qui perdure, et qui évolue. 

 

On est attaché à la forme parce qu’on y identifie la réalité de l’individu, mais cette forme n’existe pas, elle change tout le temps. Chaque fois qu’on rencontre la même personne, ce n’est pas du tout la même personne. Bien des choses ont changé, et ce n’est pas à cela qu’il faut s’attacher. En fait on est attaché à la relation elle-même et c’est elle qui est importante pour nous, que nous avons besoin de vivre. Les pôles de la relation sont de toute façon illusoires, alors que le type de relation qu’on vit, et notre façon de réagir, ne sont pas du tout des illusions. Ce sont des réalités éternelles. Ce type de relation quel qu’il soit a toujours existé et existera toujours, sous une forme ou sous une autre.

 

Pas de risque de néant. S’il y avait fusion du Tout en un Tout infini, il y aurait néant, et nous ne serions pas là pour aimer.

 

On va même jusqu’à se réincarner de nombreuses fois avec les mêmes personnes dans la même famille pour pouvoir continuer d’expérimenter tel ou tel type de relation. Avec pour but de le guérir. Mais cela peut prendre du temps. En tout cas lorsqu’on en sort, ce type de relation existera encore quelque part, vécu par d’autres. C’est l’ensemble de toutes les relations qui permet de progresser vers le néant (sans jamais y parvenir), et si le néant est nécessaire, alors toutes ces relations sont nécessaires. De l’amour toujours de l’amour. Rien d’autre. Grâce au Néant.

 

Si le Néant n’était pas la vocation universelle, aucun amour n’existerait, ne serait possible, et nous ne pourrions pas vivre un amour de plus en plus grand au fur et à mesure de l’évolution.

 

Ce n’est pas facile pour le mental de changer ainsi son fusil d’épaule et aimer aujourd’hui ce qu’il détestait hier. Se réjouir aujourd’hui de ce qui lui faisait tant peur hier. Mais il n’y a pas d’autre solution que comprendre toujours mieux cette nécessité qu’est le Néant, dont la multitude des expériences relationnelles est le moyen, l’unique moyen. Renier ce néant, continuer de détester ce néant, continuer d’avoir peur d’y sombrer, ce serait rejeter toutes ces expériences de vie, refuser tout amour.

 

On ne peut pas renier un but sans renier ses moyens.

 

On ne peut pas aimer des moyens sans aimer leur but.

 

Ou alors c’est qu’on est encore un peu trop attaché à une ignorance pourtant en fait inconfortable.

 

Alors vient une autre question : que signifie un BUT qui ne peut jamais être atteint ? Eh bien c'est la suite de la progression métaphysique qui nous l'apprend.